« Quand je suis arrivé ici, on m’a dit que c’était le meilleur joueur de la saison. » Ces mots, Frédéric Antonetti les a prononcés le 17 mars dernier en évoquant le cas Jeanricner Bellegarde, alors absent depuis la mi-janvier à cause d’une blessure à la cheville droite contractée lors du succès à Lyon (1-2). Deux jours avant cette déclaration, le surnommé « Jeanjean » retrouvait l’entraînement collectif 59 jours après sa dernière titularisation dans le Rhône.
Forfait lors des huit premières journées de la phase retour de la Ligue 1, le milieu de terrain de 24 ans n’avait pas encore pu s’illustrer sous les ordres du sexagénaire corse débarqué en Alsace à la mi-février. Forcément impatient de découvrir le joyau dont il avait tant entendu parler, coach Antonetti espérait beaucoup du feu follet aux quatre passes décisives sur la phase aller du championnat français.
Des difficultés à retrouver sa pleine condition physique
Mais, à son retour à la compétition, Bellegarde a mis du temps à retrouver ses jambes de la première partie de saison, lui qui était le détonateur capable d’apporter le danger par une passe ou une percussion à chaque instant. Trente minutes à se mettre sous les dents contre Auxerre (2-0) en guise de comeback, puis voilà que le natif de Colombes retrouvait sa place de titulaire dans l’entrejeu alsacien. « Sur les premiers matches, il a eu des difficultés à revenir. Il fallait qu’il retrouve sa condition physique », estimait le technicien strasbourgeois jeudi dernier en conférence de presse.
A nouveau percutant contre Lyon
Pendant ce temps, d’autres joueurs ont assumé, comme Morgan Sanson ou le jeune Habib Diarra, ce rôle de joueur décisif par qui le ballon devait transiter. Celui qui reconnaissait volontiers encore « manquait de jus » avant le match à Reims (0-2), a su se montrer percutant en créant à plusieurs reprises le danger contre Lyon à domicile fin avril – la même équipe contre qui il s’était blessé presque quatre mois avant – même si cette rencontre s’était soldée par une défaite (1-2).
Un match XXL à Nantes
Et après cette embellie lyonnaise, c’est à Nantes (0-2), dimanche dernier, que l’on a retrouvé le « Jeanjean » des premiers mois. Positionné plus haut sur le rectangle vert, l’ancien Lensois a été précieux à la récupération, imposant sa loi au milieu de terrain, et obtenant de façon très subtile le pénalty ensuite transformé par Habib Diallo avant la demi-heure de jeu.
« Il relève le niveau de l’équipe »
« Il a retrouvé complètement sa condition physique. C’est clair : c’est un joueur qui sait faire les différences.Je n’ai pas à le présenter, c’est un joueur bourré de talents », reconnaissait aisément Antonetti. A la question de savoir si le Racing aura besoin d’un Bellegarde à 100% pour s’en sortir et aller décrocher le maintien, l’entraîneur strasbourgeois ne passe pas par quatre chemins. « Bien évidemment, la solution peut venir de lui. Comme de Diarra, de Sanson ou de Diallo… Mais bien sûr que l’on a besoin des performances qu’il fait actuellement. Bellegarde relève le niveau de l’équipe. » Samedi après-midi (17h) contre Nice, il aura forcément un rôle clé à jouer aux côtés, visiblement, de Sanson et Diallo dans les trois de devant…