Invité sur le plateau de beIN Sports, Julien Stéphan, ancien entraîneur du Racing Club de Strasbourg limogé en janvier dernier, s’est longuement confié sur sa carrière et son passage mouvementé en Alsace. Le breton est d’abord revenu sur sa première saison entièrement réussi au sein du club alsacien et une 6ᵉ place décrochée en fin de saison, plaçant le Racing aux portes de l’Europe :
« Sur mes quatre années d’entraîneur c’est celle dont je suis le plus fier. Faire la meilleure saison du Racing Club de Strasbourg sur les quarante dernières années avec quasiment le même effectif qui s’était sauvé de justesse la saison précédente, c’était une très bonne expérience pour moi. On est arrivé avec le staff avec une méthode de travail différente de ce qu’il se faisait avant, cela a plu aux joueurs qui y ont adhéré tout de suite. L’équipe a pris confiance en elle au fur et à mesure de la saison, et on a la chance à Strasbourg d’être porté par un public exceptionnel. On a pas perdu un match contre des concurrents directs à domicile en grande partie grâce à eux. »
Sur le dernier match perdu sans appel sur le score de 4-0 contre Marseille, Julien Stéphan n’exprime pas de regret sur le plateau de beIN Sports « On a perdu contre une équipe qui était plus forte que la nôtre, dans une atmosphère exceptionnel, la plus belle que j’ai connu en 4 ans. Sur les dernières années, 63 points et 6e suffisaient à être Européen, malheureusement ça n’a pas été le cas cette saison. Je pense qu’une qualification en coupe d’Europe serait arrivée un petit peu trop tôt pour le Racing Club de Strasbourg. »
La solution de facilité de partir
Reconnu comme l’un des meilleurs entraîneurs de Ligue 1 à l’issue de la saison 2021/2022, Julien Stéphan reconnaît qu’il aurait pu choisir la solution simple de partir d’Alsace et de rester sur cette bonne performance « La solution de facilité pour moi aurait été de dire stop et de partir si je n’avais pensé qu’à moi. Je savais bien qu’il était quasiment impossible de faire aussi bien la saison suivante, mais je m’étais engagé sur trois ans et l’ambition que j’avais c’était de continuer à développer certaines choses dans le club. Une porte s’était ouverte pour Lyon que j’avais tout de suite refermée par respect pour l’entraîneur lyonnais, mais aussi pour le Racing Club de Strasbourg. »
Des divergences à l’intersaison
Julien Stéphan a confié refermer la porte de Lyon par respect pour le club et car la proposition intervenait en plein milieu de saison. L’ancien coach strasbourgeois confie par la suite qu’il y a eu des désaccords à l’intersaison sur la façon de voir les choses pour faire évoluer le Racing. « Il se trouve qu’à l’intersaison, nous avons eu quelques divergences sur la façon dont on avait besoin pour continuer de performer à Strasbourg, ce qui a sans doute eu des incidences sur la saison actuelle, mais je n’ai pas de regret. Certains aurait pris la décision de quitter le club après cette première saison exceptionnelle, ça n’a pas été mon cas et c’est une expérience supplémentaire. »
Une saison qui s’annonçait rapidement compliquée
« J’ai senti très vite que cette saison allait être compliquée pour plusieurs raisons » avoue Julien Stéphan sur ce deuxième exercice en tant qu’entraîneur du Racing Club de Strasbourg, sans rentrer plus dans les détails. Une situation dont ne souhaite pas trop parler le technicien « C’est compliqué de m’exprimer sur Strasbourg parce que j’ai été licencié, mais ma situation n’est toujours pas réglée avec le club, donc j’ai un petit peu de mal à m’exprimer là-dessus ».
« L’agenda, le fait qu’il y ait quatre descentes, tous ces éléments allaient ajouter une pression particulière sur beaucoup de clubs, dont Strasbourg qui allait devoir lutter pour rester en Ligue 1. Le format de la saison génère sans doute plus de pression, plus d’impatience, mais malgré cela il y aura tout de même quatre descentes. Je connais les règles du jeu de ce métier, on était à mi-saison, il y avait largement le temps de rectifier le tir.
L’ancien strasbourgeois ne cache pas que le timing de sa mise à pied et les événements qui ont suivi dans les jours d’après l’ont plutôt surpris « Après mon licenciement, la semaine suivante, quatre nouveaux joueurs sont arrivés, donc les demandes qui avaient été faites quelques mois plus tôt ont été réalisées. Il ne faut pas avoir de regret, le timing a été surprenant, mais il ne faut pas cracher sur les clubs qui nous font travailler. J’ai gardé à l’esprit le public et le vestiaire, qui était toujours à fond derrière nous. Je leur souhaite de se maintenir car c’est tout ce qu’ils méritent. J’ai complètement digéré et je suis dans l’attente d’un nouveau projet en France ou à l’étranger. »