Au terme d’une première période étonnamment à sens unique en faveur du club strasbourgeois, et marquée par l’expulsion du défenseur marseillais Balerdi à la demi-heure de jeu, des Bleus portés par un Sanson dans tous les bons coups ont certainement disputé les 45 meilleures premières minutes de leur saison, où seul un but manquait pour récompenser leur domination totale. Mais les protégés d’Antonetti se sont effondrés au début du second acte puis à quinze minutes du terme – concédant deux buts sur coups de pied arrêtés -, avant de revenir au score grâce à un doublé du héros du soir Aholou dans les dernières minutes d’un match où ils ont finalement réussi à retrouver leur visage de la première mi-temps (2-2).
Dans l’enfer du Vélodrome, où le Racing ne s’est plus imposé depuis mars 1997 et reste sur quatorze matches sans victoire, on ne s’attendait pas à ce début de match entre un club strasbourgeois, 17e et donc relégable avant cette 27e journée de championnat, et des Marseillais dauphins du leader parisien.
L’entraîneur corse de Strasbourg, Frédéric Antonetti, avait d’ailleurs prévenu que « ce match à Marseille n’aura rien à voir avec celui contre Brest. Il faudra résister bien sûr, parce que ça pousse, ça presse, et être capable de sortir le ballon chaque fois qu’on le peut. Il faut faire en sorte que le rapport de force ne soit pas qu’en faveur de Marseille, et aussi savoir porter le danger dans leur camp« .
Une mi-temps à sens unique
Mieux que de résister ou faire jeu égal, les Racingmen prennent l’ascendant sur le club phocéen dès les premières minutes de jeu. En étant solides défensivement avec un bloc compact, tout en pressant haut et ressortant proprement le cuir afin de jouer des deux contre deux emmenés par Gameiro ou Diallo, et en faisant également preuve d’une impressionnante qualité technique, ils font mieux que tout ce que pouvait espérer le technicien strasbourgeois un peu plus tôt dans la semaine.
A deux reprises dans le premier quart d’heure, Gameiro puis Sanson voient Balerdi contrer in extremis leurs tentatives sur des reprises de volée (10′, 12′). Quelques minutes plus tôt, l’ancien Marseillais avait d’ailleurs lancé la première offensive strasbourgeoise en expédiant un long ballon en profondeur vers Diallo sur une récupération haute (4′). A la demi-heure, cette même combinaison oblige un Balerdi – pris de vitesse et en position de dernier défenseur – à commettre l’irréparable en déséquilibrant l’attaquant sénégalais qui se laisse subtilement tomber au sol. Le défenseur argentin écope d’un rouge et laisse des Olympiens à court d’idées à dix contre onze.
Un visage difficilement explicable dans le second acte
A l’image de Delaine, titulaire pour la première fois depuis novembre dernier, et qui loupe son face-à-face avec le portier adverse en se retrouvant dans une position inédite (27′), les Bleus créent la surprise dans un premier acte où seul un but manque aux hommes d’Antonetti. Au retour des vestiaires, tous les signaux laissent présager que Liénard et ses partenaires vont continuer à asseoir leur domination en terre phocéenne.
Certainement secoués par coach Tudor à la pause, les Marseillais reviennent avec d’autres intentions et se montrent dangereux d’entrée par l’intermédiaire de Malinovskiy auteur d’un tir, certes non-cadrée, à l’entrée de la surface (45′). Ce qui ne semblait être qu’une simple occasion se révèle en réalité être un gros avertissement. Contre le cours du jeu, le même Ukrainien qui s’était illustré quelques minutes plus tôt, voit son coup franc être repoussé par Sels, mais Mbemba suit parfaitement et pousse le ballon au fond des filets (49′, 1-0).
Un second but… puis le réveil strasbourgeois
Se sabordant pendant plus de trente minutes où le déchet technique et le manque d’intensité demeurent inexplicables côté visiteurs, les Strasbourgeois, qui évoluent en plus à onze contre dix, voient les Phocéens contrôler le ballon et imposer leur rythme. Sur un corner bêtement concédé par Djiku, et un pénalty aussi regrettable provoqué par une faute de bras de Guilbert sur Sanchez, le dernier cité se charge de faire le break (76′, 2-0).
Plus rien, ou presque, ne peut arriver à l’OM qui retrouve confiance dans son antre où il ne parvient pas à briller cette saison. Or, comme à l’aller à la Meinau où ils étaient revenus dans les derniers instants grâce à Mothiba puis Gameiro (2-2, le 29 octobre dernier), les Bleus décident de retrouver leur niveau de la première période… dans les dix dernières minutes de la partie.
Cette fois-ci, le héros strasbourgeois s’appelle Aholou. D’abord sur un corner de Liénard où le ballon lui parvient au second poteau (2-1, 88′), l’international ivoirien redonne espoir à Strasbourg avant d’expédier, un peu plus d’une minute après, une demi-volée depuis l’entrée de la surface sous la barre de Lopez (89′, 2-2). Au bout des arrêts de jeu, le sauveur du soir aurait même pu s’offrir un triplé…
Avec ce précieux point pris, le Racing remonte sur la quinzième marche avant d’accueillir un concurrent direct, Auxerre (17e), dimanche prochain (15h).