Dans un entretien accordé à nos confrères des DNA et disponible en intégralité sur leur site, le président du Racing Club de Strasbourg, Marc Keller, revient sur la situation du club ainsi que sur l’information dévoilant sa rencontre avec l’actuel numéro 1 de Chelsea, Todd Boehly.
L’annonce de votre déjeuner avec Todd Boehly, le propriétaire américain de Chelsea, a fait grand bruit la semaine dernière. À quelle logique répond votre démarche ?
« Ça fait maintenant onze ans qu’avec les treize autres actionnaires, on a repris le club. Du niveau amateur à la Ligue 1, où l’on vit notre sixième saison de rang, le Racing a beaucoup progressé. Sur toute cette période, on l’a toujours géré en fonction de nos revenus. Or le stade est à guichets fermés, les buvettes tournent à plein régime, toutes les loges sont vendues. On est arrivé au plafond du développement économique que l’on peut espérer. Je suis plutôt discret, c’est un fait, mais je ne l’ai jamais caché : ça fait deux ans que nous cherchons de nouveaux partenaires pour nous aider à grandir. Et c’est plutôt flatteur de savoir que des investisseurs sérieux s’intéressent à nous…«
Vous disiez la saison dernière qu’il n’y avait pas d’urgence à ouvrir le capital du club. La donne a-t-elle changé ?
Il n’y a aucune urgence financière, cela reste vrai. Le club est sain, mais c’est une étape essentielle dans son développement. Ma vision se situe plus à moyen terme. Aujourd’hui, quelle est la photo de la Ligue 1 ? C’est un championnat compétitif. Il le sera encore plus après le resserrement à dix-huit clubs (en 2023-2024). Devant, il y a les locomotives que sont le PSG, l’OM, Lyon ou Monaco. Nice, avec les Anglais d’Ineos, Rennes, porté par la famille Pinault, ont accéléré. Il y a aussi des gens fortunés à Lille ou Lens. Nous, on se situe derrière ce wagon, entre la 8e et la 13e place. Mais dans cet environnement en permanente évolution, pour rester compétitif ou, mieux encore, pour progresser, il faudra un jour être accompagné. Alors, oui, je rencontre des gens, de Chelsea et d’ailleurs, mais il n’y a rien de fait pour l’instant.
Faut-il considérer que le modèle “alsacien” que vous avez promu a atteint ses limites ?
En termes de valeurs, à savoir l’unité, le travail, l’engagement et l’engouement, non. Mais sur le plan économique, on ne peut pas faire plus. Donc il faut réfléchir pour pérenniser le Racing au meilleur niveau. C’est ce que l’on fait depuis deux ans.
Propos recueillis par Sébastien Keller pour les DNA.