La fédération française de ski a comme chaque année et avant la reprise des différents groupes, annoncé les effectifs qui peupleront les groupes France ainsi que les équipes de promotion. Sans la moindre surprise, l’Alsacien Thibaut Favrot sera de la partie et voudra continuer sa progression au sein de l’une des meilleures équipes de géant au monde. Cinquième aux derniers Jeux Olympiques dans sa discipline de prédilection le slalom géant, Favrot voudra capitaliser sur ces efforts et lui aussi, s’avancer comme l’un des meilleurs du groupe France la saison prochaine. Il en a les moyens.
Un profil atypique
L’idée est évidente et le prouve par l’historique des différents champions hexagonaux connus ces dernières années, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Pour exceller et devenir l’un des meilleurs skieurs nationaux en France, mieux vaut être issu des Alpes, voire des Pyrénées. Cependant, de nouvelles têtes ont ces dernières années, quelque peu balayé ces idées reçues.
Sous la houlette de Gauthier de Tessières, vice champion du monde de Super-G en 2013 et lui-même natif de Clermont-Ferrand, d’autres skieurs ont prouvé qu’il était possible de devenir aussi bon, voire meilleur qu’un pur produit des Alpes. Demandez à Clément Noël, fier natif des Vosges et récemment auréolé d’un titre de champion olympique en slalom, lors des derniers JO disputés à Pékin, début 2022.
Il en va de même pour Thibaut Favrot, toujours fidèle à son club de Strasbourg, la ville où il est né et où la pratique du ski avait dans un premier temps, dû s’exporter vers les Vosges voisines. Parti à 16 ans en équipe de France junior en direction de ces fameuses Alpes, fier au possible de sa région, Favrot propose un profil atypique rien qu’au sein de l’équipe de France.
Derrière les moteurs exceptionnels que sont Alexis Pinturault et Mathieu Faivre, Favrot devient progressivement l’une des valeurs sûres du groupe France. Ses résultats en grande progression le prouvent et laissent présager de grandes choses pour la prochaine saison.
Une approche en grande progression
Techniquement, l’Alsacien a toujours été l’un des plus dotés de sa génération, c’est incontestable. Or, le gratin mondial qu’est la Coupe du monde réclame bien entendu plus de données que cela pour la performance ultime et le gain de courses. Au milieu des meilleurs skieurs de la planète, la différence peut se faire au niveau mental.
Précisément, c’est sur ce plan que Thibaut Favrot a connu une progression fulgurante ces dernières années, au contact de métronomes comme son coéquipier Victor Muffat-Jeandet. Il partage d’ailleurs le même calme et la même approche que « Totor », malheureusement blessé la saison passée, au moment de partir dans le portillon. Très rationnel, Favrot a franchi le palier qu’est le sien actuellement en respectant certaines règles, en continuant d’apprendre et en gérant toutes les données qu’il pouvait atteindre.
L’approche, le mental, la guerre des nerfs ? Digne d’un joueur de poker qui connaît les règles sur le bout de ses doigts, Favrot a lui aussi pris l’habitude de prendre toutes les choses en main pour gérer du mieux possible ses parties à lui, traduisez par là ses manches de géant.
Capitaliser sur la place aux Jeux
Après une saison 2020/21 exceptionnelle et terminée à la 9e place, Thibaut Favrot a eu plus de mal à confirmer ses bonnes démonstrations en début de saison dernière, notamment à cause de contre-performances en premières manches.
Tout de même (et logiquement) sélectionné pour ses premiers Jeux Olympiques, Favrot va prouver tout le bien que l’on pense de lui depuis les pistes chinoises. À seulement 19 centièmes de Marco Odermatt après la première manche, futur champion olympique et maître incontesté de la discipline en cette saison, il ne parviendra pas à aller chercher un podium en deuxième manche. Cependant, sa cinquième place, plaçant 3 Français dans le top 6, laisse présager de grandes choses pour le futur.
Patient, mais loin d’être attentiste pour autant, le skieur du champ de feu sait ce qu’il doit faire pour la prochaine saison.