Pascal Bridel, actuellement observateur pour l’AJ Auxerre depuis de nombreuses années, est un grand connaisseur du football. Retrouvez chaque semaine, son analyse sur le monde du ballon rond dans la rubrique « L’Âœil de Pascal Bridel ». Cette semaine, il revient sur l’âme du football, ses supporters…
De tout temps j’ai toujours été un fervent supporterÂ… des supporters, ceci étant très certainement du au fait que je n’ai pas la mémoire qui flanche et que je me souviens de ces aller/retour Colmar / Strasbourg à la fin des années 70 dans la Peugeot 604 de Rémy Gissinger pour aller encourager le Racing qui allait devenir champion de France en 78/79. Un engouement populaire que le club de la capitale européenne a toujours suscité avec également de nombreux bus de fans qui faisaient le déplacement depuis le 68 et notamment celui organisé par la Régie Municipale de Colmar et Lucien Rohmer. Alors quand on a été supporter, on respecte encore plus ces gens qui sacrifient beaucoup de leur vie, de leur argent pour vivre leur passion chaque week-end.
Ils y ont toujours cru
Bien des années plus tard, nettement plus proches de nous que de ces fameuses glorieuses années où le RC Strasbourg défiait l’Europe et fournissait des joueurs à l’équipe de France, le ciel est tombé non pas sur la tête des Gaulois mais des supporters des bleus et blancs victimes de cinglés qui pensaient que le club leur appartenait et qu’ils pouvaient en faire usage comme bon leur semble. Et cette folie, liée à de l’incompétence, a plongé le RC Strasbourg dans les plus bas fonds du championnat de France. Mais malgré cela ils y ont toujours cruÂ… eux ce sont les supporters qui ont battu à tour de rôle le record d’affluence de CFA2, CFA et de National. Un public qui rivalise avec les meilleurs de France comme celui de Lens ou Saint-Etienne par exemple. Des supporters qui se déplacent souvent plus nombreux que ceux qui viennent pourtant encourager leurs favoris à domicile comme ce fut le cas à Belfort la saison passée pour le match de la montée en Ligue 2 ou encore à Colmar où on avait l’impression que Strasbourg jouait à domicile.
Ils y croient toujours
Et la transition est toute faite avec Colmar et la situation actuelle des SRC, je dis bien les car il s’agit toujours encore des Sports Réunis de Colmar, pour lesquelles je pourrais faire un copier/coller d’une grosse partie de ce que j’ai mentionné plus haut au sujet des fossoyeurs du RCS en réutilisant les termes de cinglés et d’incompétents. Colmar ne sera jamais comparable à Strasbourg tant au niveau du stade, du public, du passé et encore de plein d’autres choses mais pourtant les deux clubs ont connu la même histoire tragique avec à la clé un dépôt de bilan. Et aujourd’hui, même s’ils sont bien moins nombreux que ceux de Strasbourg, un noyau de fidèles les suit et les encourage depuis le début de la saison malgré le plongeon de l’équipe fanion en excellence départementale. Alors s’il y aura toujours des râleurs, qui viennent au match comme s’ils allaient au théâtre ou à l’opéra, ronchonnant contre le tintamarre des supporters moi je tire mon chapeau à ces derniers qui animent un stade comme il doit l’être et aux groupes de supporters de Colmar qui ont mis l’ambiance mercredi soir contre Sundhoffen. Et leurs favoris leur ont rendu, eux qui sont venu communier avec leurs fans à l’issue du match ce qui ne s’était jamais vu, ou très peu, au stadium du temps des « stars ». Et oui, sans les supporters le football n’existerait pasÂ…