Il faut remonter à la 2ème journée pour voir le Racing Club de Strasbourg encaisser 4 buts dans une rencontre. À l’inverse de ce dimanche, c’était face à l’actuel leader de la Ligue 1, le Paris Saint-Germain (défaite 4-2). Dans un scénario quasi-similaire, les hommes de Julien Stéphan voyaient leurs adversaires mener 3-0 dès la 27ème minute de jeu avant que Kévin Gameiro ne redonne espoir aux siens au retour des vestiaires (53ème). Quelques instants plus tard, c’est Ludovic Ajorque qui permettait au Racing de revenir à un petit but du PSG. Mais comme face à Bordeaux ce dimanche, en toute fin de rencontre, l’équipe adverse passait la douche froide aux Alsaciens en inscrivant un quatrième but (Sarabia 86′). Mais alors, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné lors du revers concédé à Bordeaux lors de cette 22ème journée de Ligue 1 ?
Bricolage dans la défense
Julien Stéphan a été très clair face aux journalistes après la défaite des siens (4-3), « C’était trop de risques de faire jouer Alexander Djiku durant 90 minutes, c’était 45 minutes maximum et c’est ce que l’on a fait et on l’assume. On ne peut pas se permettre d’avoir un blessé dans cette ligne défensive et, sur ce terrain boueux, c’était prendre trop de risques ». C’est donc Ibrahima Sissoko qui a pris la place de l’international ghanéen dans la charnière centrale. Déjà utilisé à ce poste en début de saison et plus récemment lors du succès à Metz, le grand « milieu de terrain » n’a pas été à la fête dans ce poste moins habituel. Bougé par Hwang, « Ibou » à subi la première période, tout comme Gerzino Nyamsi qui réalise sans doute sa plus mauvaise prestation sous le maillot strasbourgeois. Certains supporters peuvent se demander pourquoi Anthony Caci n’a pas été aligné dès le coup d’envoi, la réponse est assez simple, le joueur avait disputé 180 minutes au cours des deux dernières rencontres (Montpellier et Clermont).
Trois tirs, trois buts
Avec un jeu porté sur les contres, les Girondins n’ont eu cesse que de prendre à défaut la défense strasbourgeoise. C’est sur un premier centre anodin signé Remi Oudin peu après le quart d’heure de jeu que Gerzino Nyamsi se rate et laisse tout le loisir à Hwang pour inscrire son premier but d’une longue série au cours de l’après-midi. Quelques instants plus tard, Ibrahima Sissoko veut jouer sur Ludovic Ajorque qui souhaite remiser sur Lucas Perrin, malheureusement la passe du Strasbourgeois manque de puissance et se voit interceptée par… Remi Oudin. Dans ce malheur, Sissoko manque de lucidité et peine à se replacer, ce qui laisse un boulevard à Alerth Elis dans le couloir droit et dont le face à face avec Matz Sels se transforme en but.
Comme dans un cauchemar, peu avant la pause, « Ibou » tente de se projeter et souhaite trouver Jean-Eudes Aholou, une passe complètement ratée qui permet à Bordeaux de s’offrir un nouveau contre. Le replacement trop laxiste de Sissoko a permis à Hwang de s’engouffrer dans la brèche. Il n’en fallait pas plus pour que l’attaquant sud-coréen place un petit bijou du pied gauche dans la lucarne opposée de Matz Sels. Cela faisait 3-0 en 39 minutes de jeu. Une réussite totale pour des locaux qui n’ont cadré que trois tirs et qui menaient donc par trois buts d’avance.
Gerzino Nyamsi avait du mal à digérer cette première période à l’issue de la rencontre « On a perdu ça peut arriver, c’est dommage de perdre comme ça. C’est frustrant pour tout le monde. Moi-même je me sens fautif car je suis concerné sur les buts. Il va falloir relever la tête, ça arrive mais c’est dommage car nous voulions enchaîner » !
Ajustements en seconde mi-temps
Comme face au PSG, Kévin Gameiro redonnait l’espoir au peuple alsacien en réduisant la marque à quelques secondes de la mi-temps. À la pause, l’entraîneur du Racing a donc décidé d’effectuer un changement majeur en sortant Jean-Eudes Aholou de l’entrejeu et en faisant entrer Alexander Djiku, tout fraîchement rentré de la Coupe d’Afrique des Nations 72 heures plus tôt. Un changement qui a permis à Ibrahima Sissoko de remonter milieu de terrain et dont la prestation fut tout autre. Les Strasbourgeois sont revenus sur la pelouse avec un autre visage et le deuxième but de Gameiro permettait de croire plus que jamais à un exploit face aux hommes de Petkovic ! Entré en jeu à la 77ème minute de jeu, Majeed Waris apportait de la fraîcheur supplémentaire et comme face à Montpellier, il a failli être l’élément décisif à un résultat positif du Racing. Lorsque que Waris trouve le chemin des filets à la 81ème, on se dit que c’est fait, que Strasbourg allait une nouvelle fois réaliser un retour fracassant, mais comme si l’histoire était déjà écrite à l’avance, la VAR a décidé d’annuler son but pour quelques petits centimètres. Les mêmes centimètres qui avaient permis à Icardi d’ouvrir la marque face au Racing quelques mois auparavant !
Toujours dans le coup, Hwang allait sceller définitivement le verdict de cette opposition en inscrivant son troisième but à la 90ème minute de jeu. Le Racing était parti de trop loin et le but de Majeed Waris à la 96ème n’allait plus rien changer, si ce n’est que cette équipe a du coeur, et que même si tout est perdu, elle n’a rien lâché et ça, jusqu’à la dernière seconde !
Verdict
La frustration peut être grande et ce revers s’apparente à une véritable contre-performance. Cependant, Frédéric Guilbert l’a justement rappelé en zone mixte « On a fait de belles choses et on a pris 6 points sur 9 cette semaine, tout n’est pas à jeter. On est déçus car on commence à être gourmands » ! Les joueurs du Racing ont désormais quinze jours pour préparer la réception de Nantes au Stade de la Meinau dans une enceinte qui risque d’être en fusion puisque malgré cette défaite, le Racing reste quatrième de la Ligue 1. Une réception qui se prépare dès ce mardi avec un stage en Turquie jusqu’à ce week-end.