Pascal Bridel, actuellement observateur pour l’AJ Auxerre depuis de nombreuses années, est un grand connaisseur du football. Retrouvez chaque semaine, son analyse sur le monde du ballon rond dans la rubrique « L’Âœil de Pascal Bridel ». Cette semaine, il nous parle de l’avantage ou non d’évoluer en supériorité numérique…
Les supporters sont comblés lorsque l’arbitre exauce leur vÂœu de distribuer un carton rouge à un de leurs « ennemis » qui affronte leur équipe favorite. Et pourtant lorsque le score est serré, et d’autant plus si le carton rouge est distribué en début de rencontre, que c’est compliqué de se retrouver en supériorité numérique. Deux clubs Alsaciens en ont fait l’expérience lors des dernières journées de championnat en se retrouvant à 11 contre 10 près de 80 minutes.
Deux cartons rouges après 10 minutes
Finalement, se retrouver en supériorité numérique est-ce un cadeau ? Ma réponse à cette question est un non catégorique, surtout en fonction du score et du moment de la partie ! Ce qui s’est passé au stade de l’Ill et à la Meinau il y a quinze jours en est la preuve. Les deux formations Alsaciennes ont quasiment bénéficié du même coup du sort à 48 heures d’intervalles avec un carton rouge pour l’équipe adverse après une dizaine de minutes de jeu, le FC Mulhouse face à la réserve de l’AJ Auxerre et les Strasbourgeois contre l’ESTAC. La double peine infligée aux Auxerrois a profité immédiatement aux Mulhousiens qui ont transformé le penalty accordé, quant au Racing il a du patienter une quinzaine de minutes après l’expulsion troyenne pour ouvrir le score. Une situation qui aurait du permettre aux deux formations de dérouler tranquillement le restant de la rencontre et pourtant…
Un cadeau empoisonné
Strasbourg a frustré ses supporters en gérant son avantage avant de sceller définitivement le sort de la rencontre dans les ultimes instants alors que les joueurs de Franck Priou ont laissé filer la victoire. A 11 contre 10 il n’est donc pas si évident que cela de trouver la faille face à une équipe recroquevillée en défense et de surcroît surmotivée. D’autant plus que les deux expulsions ont eu lieu très tôt dans la partie ce qui n’a pas la même incidence que si le joueur est expulsé vers la fin de la partie et que le score est à l’avantage de l’équipe qui se retrouve en supériorité.
Tout compte fait, dans l’interet du football et de la qualité du spectacle proposé, peut-être que les supporters préfereront voir une partie qui se termine à 11 contre 11 et les coachs certainement aussi plutôt que d’être dans l’obligation de gérer ce cadeau empoisonné.