Sur une fin de rencontre frustrante pour les locaux, le Racing Club de Strasbourg est venu créer la surprise, en s’imposant de justesse au Stade Bollaert (0-1). Les Strasbourgeois ont tenu bon après un premier acte compliqué, avant d’ouvrir le score lors d’une seconde période marquée par l’exclusion du défenseur Danso. Strasbourg enchaîne deux victoires consécutives pour la première fois de la saison.
Quelques jours après la brillante victoire à la Meinau contre le FC Metz, le RC Strasbourg se déplace sur le terrain du RC Lens, pour le compte de la 7ème journée de Ligue 1 Uber Eats. Un adversaire ambitieux, sur le lignée de sa saison dernière, lors de laquelle le club nordiste avait terminé au septième rang. En ce début d’exercice, les hommes de Franck Haise complètent le podium, juste derrière le PSG et l’OM. Un déplacement qui s’annonce périlleux donc, même si le Stade Bollaert sera privé de ses supporters. Au niveau de la composition d’équipe, Julien Stéphan a décidé de modifier légèrement son approche du match, en titularisant les trois attaquants que sont Ajorque, Diallo et Gameiro. Avec donc un milieu de terrain en moins, le Racing va passer vraisemblablement en 3-4-3, une première cette saison.
La première opportunité de la rencontre survient des locaux. Wesley Said tente de s’incruster dans la défense strasbourgeoise, avant de décrocher une frappe qui s’envole dans les tribunes vides (4ème). Le RC Lens imprime son rythme en ce début de match, et n’est pas loin d’inquiéter le gardien adverse sur des centres, qui ne trouvent toutefois pas preneur. Sur une remise lensoise aux abords de la surface adverse, Seko Fofana fait parler sa technique dans les petits espaces pour éliminer les défenseurs strasbourgeois, mais bute sur Sels (14ème). Puis tout juste quelques secondes plus tard, c’est Ganago qui tente d’enrouler sa frappe mais elle passe de peu à côté. Le gardien était battu, et le RC Lens demeure de plus en plus dangereux dans ce premier quart d’heure. Ce que l’on peut observer avec ce nouveau schéma en 3-4-3, c’est qu’il ne l’est véritablement qu’en phase offensive, tout comme le 3-5-2 des matchs précédents d’ailleurs. Lorsque Strasbourg ne possède pas le ballon, c’est soit Gameiro, soit Diallo qui redescend légèrement au milieu de terrain, pour former ainsi un 5-3-2 en phase défensive.
Le RC Lens parvient merveilleusement bien à profiter des espaces adverses pour se créer plusieurs situations. Sur un appel dans la profondeur axe gauche, Fofana est tout proche d’ouvrir la marque, mais encore une fois, Matz Sels est décisif pour son équipe. Said reprend ensuite le ballon, mais son tir est trop croisé. Le Racing Club de Strasbourg ne voit pas la couleur du ballon, et doit pour l’instant se contenter de défendre, pour ne pas faillir. Petit à petit, les Strasbourgeois commencent à rééquilibrer le rapport de force, et parviennent à pénétrer la surface adverse, notamment sur corner. Mais les hommes de Franck Haise rappellent pourquoi ils forment une excellente équipe de cette Ligue 1, comme sur cette frappe en angle fermé (39ème), après une belle combinaison. Sur une rare occasion de déborder sur le côté gauche pour le Racing, aucun joueur n’est présent dans la surface pour reprendre un potentiel centre de Caci. Pour les visiteurs, quelques problèmes persistent parfois au milieu de terrain du fait d’une infériorité numérique, et parfois en attaque lorsque les attaquants ne sont pas trouvés. À la mi-temps de cette rencontre, la première période est clairement lensoise. Pour le Racing, la réaction est impérative, sous peine de voir la meilleure équipe ouvrir le score dans le second acte.
Dès le coup d’envoi de la seconde période, ce sont les Strasbourgeois qui se montrent en premier. Sur un coup franc, Alexander Djiku voit sa tête manquer le cadre, qui était pourtant bien placée, à quelques mètres du but lensois (47ème). Puis soudain, le potentiel tournant du match intervient à la 50ème minute de jeu. Sur une action qui paraissait anodine, Kevin Danso dégage le ballon, mais s’essuie dans son élan sur la jambe d’Anthony Caci. Une faute sans doute involontaire, mais qui a vraisemblablement blessé le défenseur strasbourgeois. Le Lensois est expulsé de la partie, et va laisser son équipe en infériorité numérique. C’est certainement l’opportunité rêvée pour le Racing, qui subissait plus que son adversaire. Puis le Racing Club de Strasbourg trouve finalement la faille sur un centre distillé par Djiku, qui est déposé sur la tête du latéral Caci, avant que celui-ci ne remise parfaitement sur son coéquipier Ludovic Ajorque, qui traînait au second poteau. Strasbourg prend l’avantage sur une belle combinaison à trois (1-0, 67ème), plutôt contre le cours du jeu, même si les joueurs de Julien Stéphan subissaient moins depuis quelques minutes.
Le RC Lens n’abdique pas, loin de là. Frankowski, le milieu lensois buteur lors du précédent match contre Lille, essaie à son tour de solliciter Matz Sels, mais sa tentative est contrée par la défense (73ème). À un quart d’heure de la fin du temps réglementaire, le staff strasbourgeois effectue son premier changement. Adrien Thomasson fait son entrée en jeu, et remplace Habib Diallo (75ème). Prudence aux erreurs techniques dans les derniers instants, car Lens joue chaque opportunité comme si c’était la dernière. Sur une contre attaque où l’espace ne manquait pas, Aholou tente de trouver Ajorque sur la droite, mais sa passe est ratée, et interceptée par l’adversaire (82ème). Une belle occasion de s’assurer la victoire manquée. Nouveau changement pour les visiteurs, puisque Sissoko va disputer les dernières minutes de la rencontre, au détriment d’Aholou. Juste après, le Racing est tout proche de doubler la mise et de clore les débats, lorsque le numéro 25 touche la barre transversale, sur une passe bien dosée de Kévin Gameiro. Attention à ne pas le regretter (84ème). Les duels sont rudes, car les Lensois veulent à tout prix revenir au score. L’arbitre de ce match indique 5 minutes supplémentaires dans cette partie. Le Racing s’applique à défendre sur chaque ballon, comme sur cette nouvelle frappe de Fofana (90+2ème). Sur l’action suivante, Gameiro est lancé dans la profondeur, gagne son duel avec le gardien, mais est signalé en position de hors-jeu. Puis à une minute du terme, une occasion invraisemblable d’égaliser pour Lens n’aboutit pas ! Une frappe qui touche les deux poteaux, avant d’être contrée de justesse sur sa ligne par Matz Sels, qui se saisit à temps du ballon, pour de bon.
Le match se termine là dessus, sur cette immense frustration des Lensois lors de l’ultime action. Le Racing Club de Strasbourg créé quelque part l’exploit, en s’imposant au Stade Bollaert, sur la plus petite des marges (0-1). Du bon et du moins bon, pour une équipe qui enchaîne enfin deux victoires consécutives dans ce championnat.