PASCAL BRIDEL, ACTUELLEMENT OBSERVATEUR POUR L’AJ AUXERRE DEPUIS DE NOMBREUSES ANNÉES, EST UN GRAND CONNAISSEUR DU FOOTBALL. RETROUVEZ CHAQUE SEMAINE, SON ANALYSE SUR LE MONDE DU BALLON ROND DANS LA RUBRIQUE « L’ÂŒIL DE PASCAL BRIDEL ». CETTE SEMAINE, IL NOUS PARLE DU FOOTBALL, DE CETTE AVANCÉE EN MATIÈRE D’ARBITRAGE…
Depuis le temps que je pestais contre Platini et son obstination à refuser l’instauration de l’assistance vidéo pour diminuer les actions litigieuses, voilà que j’ai été servi lors du match France / Espagne qui a servi de test pour cette nouveauté dont je vous avais déjà parlé le 11 mars de l’année dernière.
Quatre cas possibles
Seulement quatre cas de figure ont été testés lors de ce match amical arbitré par l’Allemand Félix Zwayer ou auraient pu être testés : La validation ou non d’un but, sur une faute dans la surface pouvant donner lieu à un penalty, lors d’une faute pouvant être sanctionnée d’un carton rouge direct ou encore pour corriger une erreur sur un avertissement ou une expulsion. Si je me disais « Enfin » au sujet de cette mesure, je dois avouer que je suis resté sur ma faim puisque la vidéo à été utilisée que sur une seule une situation de jeu qui a pourtant eu une incidence sur le score final et la victoire des Espagnols.
Le but marqué par Griezmann a été validé dans un premier temps avant d’être annulé pour un hors de jeu de Kurzawa, au départ de l’action, alors que celui de Delofeu était refusé initialement pour un hors jeu inexistant puis accordé après visionnage. Aujourd’hui nombreux sont ceux qui étaient des farouches défenseurs de l’arbitrage vidéo et qui ont retourné leur veste puisque la France a payé les pots cassés de cette première. Au lendemain de la défaite tricolore la teneur habituelle des débats a changé et ce n’étaient plus les erreurs d’arbitrages qui étaient mises sur le tapis mais ce que les plus chauvins appellent une injusticeÂ…
La France spécialiste des premières
Si un carton rouge doit être distribué ou non fait partie des quatre situations pouvant être étudiées à l’aide de la vidéo je trouve que cela peut effectivement être tout aussi utile que lors des deux buts du match France / Espagne qui ont été sujets à deux décisions différentes, l’un étant refusé et l’autre accordé grâce à la vidéo. Par contre celle de savoir si oui ou non l’arbitre distribue un carton au bon joueur est assez surprenante car il s’agit d’un match de football, et non une corrida, avec vingt deux joueurs sur le terrain et rarement un attroupement au tour du ballon qui peut prêter à confusion.
Reste que cette expérience a été concluante au niveau du résultat, qui n’aurait pas été le même sans la vidéo. Et même s’il ne s’agissait que d’un match amical j’ai hâte de voir cette mesure appliquée lors du prochain mondial de 2018 en Russie pour lequel, au passage, on connait depuis peu la première nation qualifiée hormis le pays organisateur. En effet le Brésil, sans surprise, sera présent en s’étant qualifié très facilement. Le trait d’union est tout fait entre ce match amical et la coupe du monde, la France étant désormais une spécialiste des premières puisqu’après le premier but en or dans l’histoire de la coupe du monde inscrit par Laurent Blanc en 1998 elle aura inauguré l’arbitrage vidéo avec cette fois-ci une issue moins favorable que celle face à Chilavert qui aura gardé les buts de la Meinau deux ans plus tard.