Il fait partie des joueurs emblématiques de cette dernière décennie, arrivé en national il a, en même temps que son compère Dimitri Lienard, gravi un à un les échelons pour atteindre son rêve de ligue 1. À l’image de « Dim », il a su hausser son niveau de jeu saison après saison, balayant au passage d’un revers de la main les doutes émis par certains. Et tout comme son compère belfortain, il incarne le Racing d’aujourd’hui, simple, discret et attachant.
Modèle de persévérance
Un parcours pas si simple. Non conservé au centre de formation du Racing puis exilé en Suisse le temps d’une saison pour atterrir au SR Colmar, Jeremy Grimm est l’illustration parfaite de l’abnégation. Combien de joueurs talentueux se sont perdu dans les méandres du foot, disparus des radars malgré des capacités reconnues. Combien ont tout simplement abandonné, jetant l’éponge en pensant que leur heure était passée ? Et surtout, combien l’aurait fait à sa place ? Lui non, le natif d’Ostheim n’a jamais rien lâché, choisissant de reculer pour mieux sauter et revenir plus fort. Pour être footballeur professionnel le talent ne suffit pas, Jacky Dugueperoux le répète régulièrement, le mental c’est 50% du footballeur de haut niveau. Jeremy le sait, le talent il l’a, mais son mental est encore plus fort. S’accrocher et toujours garder l’objectif en ligne de mire. Il devient un cadre de l’effectif de Damien Ott et repousse ses limites jour après jour. Il en fera de même au Racing, à chaque saison il progresse et à chaque fois son mental le fait sortit du lot. Leader en national, titulaire en ligue 2 et joueur de ligue 1. Ce parcours rappelle curieusement la destinée du Racing. Même une grave blessure n’a pas réussi à l’atteindre.
Guerrier infatigable
En constante évolution tactique, sa technique parfois contestée suit le mouvement. Mais la marque de fabrique incontestable de l’Alsacien reste sa grinta, cette insatiable soif de ballons. Infatigable récupérateur qui s’épanouit devant la défense. Grimm est un « 6 » dans le plus pur des styles, un profil indispensable à la récupération. On le sait, il ne lâche jamais rien. Chaque course, chaque intervention, chaque duel, est effectué à haute intensité, peu importe l’adversaire et son niveau. Un match illustre à merveille cet aspect caractéristique du bonhomme. Ce soir len question, on a parlé de Lienard et son mythique coup franc, mais il y en a un qui a couru comme rarement, suivant Fekir à la trace aux quatre coins du terrain et finissant sur les rotules, remettez-vous ce mythique Strasbourg – Lyon (3-2) et observez le numéro 6 strasbourgeois. Ce match c’est du Grimm pur sucre ! Celui qui n’a jamais mis sa personne avant l’équipe mais qui met sa vie sur le terrain. L’état d’esprit irréprochable au service du collectif. L’incarnation du combat, de l’effort et du sacrifice. Jouer, courir, se battre et ensuite on verra…
Comportement exemplaire
Exemplaire sur le terrain, Jeremy Grimm est également un modèle en dehors. Toujours accessible et disponible pour les supporters. Malgré sa notoriété grandissante, son comportement n’a jamais dévié d’un millimètre. Il aurait pu faire la moue, éviter les foules ou ne pas s’arrêter à mesure que son temps de jeu diminuait. Au contraire, son sourire reste collé à son visage et fait le bonheur des enfants qu’il croise. En plus d’être l’alsacien du groupe professionnel il est aussi et surtout, l’un des chouchous de la Meinau. Là encore ,son parcours suit celui de son pote Lienard, les deux font la paire. Celle d’un enfant du pays avec une tête bien pleine et surtout bien vissée sur de solides épaules. Que ce soit dans son village natal ou à l’autre bout de la région, on peut croiser Jérémy au détour d’une manifestation ou d’un tournoi de foot pour gamins. Sur et en dehors du terrain, c’est surtout un garçon attachant et motivé, au comportement exemplaire.
L’aventure strasbourgeoise s’arrête pour Jeremy Grimm, quelle phrase surréaliste quand on y pense. J’ai l’impression d’avoir toujours vu ce grand gaillard sur la pelouse de la Meinau avec la sensation naïve que ça durerait toujours. Il est aujourd’hui et pour longtemps dans l’esprit des supporters, marquant pour l’éternité cet incroyable retour à la vie du Racing. Figure emblématique et attachante donc. Merci pour tout « Jerem », nul doute que tu n’as pas dit ton dernier mot.