Dans l’Equipe, Thierry Laurey disait récemment : «C’est bienvenue en L1 (…) Quand vous mangez à la table des grands, ils se servent les premiers et vous arrivez après… Mais il y a toujours des restes, hein ! Faut pas vous inquiéter, vous mangerez à votre faim. Il faut juste laisser passer quelques plats.» Le Racing est désormais invité à cette fameuse table, celle-là même réservée à l’élite du football français. Le gratin ! Le top du top ! Désormais, c’est tenue de soirée exigée tous les week-ends. N’oublions pas que la Ligue 1 se veut exigeante aussi et bon nombre de changements s’imposent, pas tous visibles du grand public.
Sur le terrain Le niveau sera sans conteste plus élevé, beaucoup plus élevé même diront les adversaires. Et le jeu se voudra plus rapide, les équipes seront inéluctablement de meilleure qualité. C’est ainsi que le public strasbourgeois accueillera la quintessence des joueurs du championnat français. Certains ont encore du mal à réaliser que les Cavani, Di Maria et autre Mbappe fouleront la pelouse de la Meinau cette saison ! Des convives d’exception à la table ! Les ogres du championnat se livreront une bataille sans merci pour atteindre des objectifs qui se distinguent de ceux du Racing. Le promu strasbourgeois accède à la table d’honneur tout en ne jouant pas dans la même cour. Une bien singulière disparité. Les Blayac, Grimm et consorts devront batailler pour arracher le maintien. Pourtant, si la spirale est positive, la troupe du Président Keller pourrait en surprendre plus d’un ! Après tout, le propre du compétiteur ne reste-t-il pas de se dépasser, peu importe l’adversaire ?
Au bord du terrain Si les invités, les joueurs, seront évidemment les premiers observés, il ne faut jamais perdre de vue les grands chefs sans qui cette tablée n’aurait que peu de saveurs. Des noms prestigieux se succèderont également sur les bancs de touche. Claudio Ranieri, récent champion d’Angleterre, Marcelo Bielsa, l’énigmatique entraîneur argentin ou encore Unai Emery seront les stars du banc de touche visiteur. Seront-ils à la hauteur du chef local Thierry Laurey ? L’avenir nous le dira très vite…
Le Racing en interne Le dépôt de bilan aura inévitablement laissé des traces indélébiles, voire une immuable cicatrice. La chute du club a entraîné maints anonymes avec lui. En effet, un club de football n’est pas uniquement composé de joueurs et d’un staff. C’est aussi une entreprise qui nécessite des forces vives pour exister, effectif réduit à peau de chagrin lors de la chute en CFA2. La machine ronronne à nouveau dorénavant par le biais des salariés de l’ombre qui travaillent quotidiennement pour le club. Si le pan sportif est revenu au plus haut niveau, l’administratif se doit de suivre mécaniquement. Il aura fallu tout reconstruire en coulisse, tout remettre en ordre de marche.
La presse et ses satellites L’élite suscite les sollicitations médiatiques. En accédant à la ligue 1, la crème de la crème du football français, le club a encore élargi le panel de ses courtisants journalistiques. Si la presse locale demeure sempiternelle et incontournable, ce sont bien les médias nationaux qui s’invitent tour à tour à la Meinau. Le national offrait beaucoup de souplesse, voire une quasi liberté, dans l’accès aux joueurs et dirigeants pour les journalistes, professionnels ou amateurs. La ligue 2 comptabilisait beaucoup plus de restrictions alors que la ligue 1 demeure inflexible sur ce sujet. Droits TV et contrats régissent ce monde devenu de plus en plus fermé et désormais réservé aux uniques professionnels qui, faut-il tristement se remémorer, brillaient par leur absence par le passé… La table des grands ne concerne pas que les joueurs. Force est de constater que les invités y sont triés sur le volet et, malheureusement, le carton d’invitation, fameux sésame tant convoité, reste tellement précieux aux yeux de certains et tristement inaccessible.
A ces grandes modifications, il faudrait rajouter les mises aux normes de sécurité, les aménagements aux abords ou dans le stade, la billetterie… Ce processus se veut nécessaire et vital à la survie du club dans l’élite du football. Toutefois, il reste un domaine où le Racing a toujours été parmi les plus étoilés, tout en haut même lorsqu’il était au plus bas : la ferveur et l’amour populaire autour du club !