C’est un discours qui revient souvent. En tout cas en France. Pour éviter de trop se disperser, il faudrait faire l’impasse sur certaines compétitions. La performance des clubs hexagonaux en Europa League chaque année en est la parfaite illustration. Adapté à la situation du Racing cette année, cela revient à se demander si le fait de jouer les coupes à fond ne constituerait pas un risque important dans l’optique du maintien. La réponse est non. Et on vous dit pourquoi.
On va d’abord faire rapide sur les arguments habituels en faveur de jouer les coupes à fond :
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- Cela permet de donner du temps de jeu aux éléments qui en ont besoin (qui a dit Saadi ?). Avec des matchs à jouer en semaine, c’est une quasi obligation d’opérer un turn-over. Et à ceux qui diraient que Strasbourg n’a pas l’effectif pour enchainer 3 matchs en une semaine, on vous rappelle que la situation s’est présentée il y a quelques jours de cela, avec le résultat que l’on connait lors du 3ème match.
- Cela peut permettre de garnir l’étagère à trophées. Et au Racing, on a su en profiter dans le passé. Mais on peut aussi parler des clubs comme Guingamp ou même du PSG pré-Qatar et de l’OM. On ne va pas non plus se mentir, l’appétit de Paris rend les victoires en coupe beaucoup plus compliquées qu’il y a quelques années mais Angers a montré l’an passé qu’il ne lui manquait pas grand chose pour déjouer les pronostiques… Et puis Paris peut sortir dès le prochain tour dans une des deux coupes 😉
- Cela peut permettre d’empocher le jackpot. Et oui le financier c’est important. Surtout si on veut recruter pour l’année suivante. Au-delà des recettes billeterie, les coupes fournissent des dotations sympathiques. Le détail : pour la coupe de France et pour la coupe de la Ligue.
Passons maintenant au cÂœur de la question : est-ce que jouer les coupes à fond est un risque quand on joue le maintien ? Pour y répondre, nous nous sommes intéressés au parcours des relégués lors des cinq dernières saisons en coupe de France et en coupe de la Ligue.
On va faire rapide avant de détailler : à une exception et demie près, on ne peut pas dire que les équipes qui sont descendues en Ligue 2 aient laissé beaucoup d’énergie en coupe…
La grosse exception c’est Troyes, en 2012-2013, qui fait demi-finale en coupe de France et quart en coupe de la Ligue. Cela dit, la même saison l’ETG parvient à se sauver tout en allant jusqu’au stade de France en coupe de France. La saison suivante l’EAG fait encore mieux en remportant le trophée tout en sauvant sa place en L1 pour deux petits points.
Le cas inverse, des équipes à la rue en championnat ET en coupe, est beaucoup plus fréquent, à l’image de Bastia l’an dernier, 20ème de Ligue et éliminé dès ses entrées en lice en coupe de France et coupe de la Ligue. Les exemples de relégués ne passant guère plus d’un tour sont légion. Pouvoir (choisir ?) se concentrer uniquement sur le championnat n’est finalement pas d’une grande aide pour se maintenir. On vous détaille les parcours des mal classés en fin d’article.
En conclusion, on peut dire qu’un bon parcours en coupe(s) n’handicapera pas le Racing dans son objectif de maintien. Alors pourquoi se priver ?
2016-2017 20e – Bastia : perd dès les 32e en CF et les 16e en CL 19e – Nancy : demie en CL (mais disputée dès fin janvier), 16e en en CF 18e – Lorient : 16e en CL et 8e en CF
2015-2016 20e – Troyes : 8e (CF), 16e (CL) 19e – Ajaccio : 1/4 (CF), 16e (CL) 18e Reims : 32e(CF), 16e (CL)
2014-2015 20e – Lens : 32e (CF), 16e (CL) 19e – Metz : 8e (CF), 8e (CL) 18e – ETG : 16e (CF), 16e (CL)
2013-2014 20e – AC Ajaccio : 16e (CF), 16e (CL) 19e – Valenciennes : 32e (CF), 16e (CL) 18e – Sochaux : 16e (CF) 8e (CL) … 16e – Guingamp se sauve pour 2 points et gagne la coupe de France
2012-2013 20e – Brest : 8e (CF), 16e (CL) 19e – Troyes : 1/2 (CF), 1/4 (CL) 18e Nancy : 1/4 (CF), 16e (CL)